F.M.N.S
Tél. 05.57.19.18.60
Conscience professionnelle des nouveaux collègues

Nos lecteurs nous écrivent :
Conscience professionnelle des nouveaux collègues :
la hantise d’avoir un noyé les rend parfois agressifs !

QUESTION :
J’ai travaillé un mois et demi depuis l’obtention de mon BNSSA.
Je voudrais savoir si on a obligation de détenir dans le poste de secours :
-- un oxymètre (pour connaître la saturation en oxygène dans le sang)
-- un tensiomètre
-- un thermomètre
En effet, parmi les clients, j’ai un enfant épileptique. Après discussion avec sa mère, il est indispensable de connaître son taux de saturation à l’aide d’un oxymètre afin de choisir le bon débit d’oxygène à lui administrer lors des crises. Faire autrement pourrait s’avérer extrêmement dangereux.
Mon chef de bassin fait systématiquement opposition à cette demande d’achat de matériel que j’ai adressée verbalement à la hiérarchie le 1er juillet, lors de ma prise de poste pour la saison. Je pense qu’il refuse cet achat de matériel pour se ménager les faveurs de son supérieur hiérarchique direct, qui a la réputation d’être extrêmement colérique et particulièrement radin. Par ailleurs, mon chef de bassin a donné un cours particulier pendant les heures d’ouverture, que puis-je faire pour qu’il ne recommence pas ?
Je l’ai filmé.
Son comportement est régulièrement limite. Par exemple, il passe plusieurs fois par jour par le vestiaire des femmes pour se rendre à la caisse, et n’hésite à «tripoter» les jeunes adolescentes auxquelles il donne son cours particulier pendant la surveillance. Je ne sais comment faire, car le supérieur hiérarchique direct de mon chef de bassin est une personne refusant tout contact et extrêmement colérique, certainement pas très apte à une communication sereine entre adultes responsables... Pour en finir, mon chef de bassin a commencé la saison en m’insultant à plusieurs reprises et en me criant dessus, j’ai donc remis tout de suite les pendules à l’heure en le menaçant de démissionner, pour l’instant, ça va à peu près sur le bassin, mais je sens que ça va déraper de plus en plus au fil de la saison.
Pour couronner ce travail, mon autre collègue jeune BNSSA profite de cette ambiance malsaine pour téléphoner, télécharger sur son ordinateur et est capable du meilleur comme du pire sur le bassinlorsqu’il «travaille» avec moi. Il ne surveille absolument pas de manière professionnelle, se promène sur le bassin avec ses chaussures de ville, se laisse peloter par une jeune fille de 14 ans, ne voit pas un enfant boire la tasse sous ses yeux... Ça peut être comme ça toute la journée ou bien éventuellement aller parfois à peu près, mais c’est toujours limite, m’obligeant à travailler beaucoup plus pour surveiller à sa place, réparer ses bêtises, tout lui indiquer en permanence, me transformant en sa présence en chef de bassin alors que je ne suis que BNSSA.
J’ai peur d’un gros problème à venir sur le bassin du fait de ces deux personnalités que je qualifie de «charlots» et souhaite me prémunir de toute responsabilité en ce qui concerne ce que vous venez de lire.

REPONSE de notre FMNS :
Le matériel de sécurité  indispensable pour ouvrir une piscine publique :
A / On peut trouver tout matériel nécessaire ou même indispensable pour la santé de certaines personnes, nous ne sommes pas obligés de posséder pour cela un hôpital à la piscine. Les employeurs n’en ont ni les moyens, ni la place, ni l’obligation....
B/ Pour qu’un matériel soit obligatoire, il faut qu’il ait fait l’objet d’un texte publié au Journal Officiel qui a « force de loi ». Les autres textes et circulaires non publiés au journal officiel sont des « conseils »
Nous esperons que vous avez amené en saison  les brochures « Dossiers professionnels jaunes » de notre FMNS qui sont nos outils de travail notamment la brochure « Règlementation des piscines et baignades d’accès public » Voir page 8 article R322-4 du code du sport :
« Les établissements mentionnés à l’article R322-4 dans lesquels sont pratiqués une des activités physiques et sportives doivent disposer d’une trousse de secours destinée à apporter les premiers soins en cas d’accident et d’un moyen de communication permettant d’alerter rapidement les services de secours » POINT.
C/ Vous devez vous référer aussi dans la brochure jaune « Hygiène des baignades » page 5 jaune article D 1332-8 : « Les piscines comprennent un poste de secours situé à proximité directe des plages » POINT
D/  Si vous prenez notre revue jaune « Surveillance Balisage…  dont la circulaire n°86.204 du 19.6.1986
NON PUBLIEE AU JOURNAL OFFICIEL  qui n’a donc  pas « force de loi » mais sert seulement de conseil
pages 22 et 23 vous avez une liste un peu farfelue qui est trop longue pour un poste de secours.

EN RESUME : il n’y a pas de matériel rendu obligatoire PAR LA LOI (pas même l’oxygène) dans une piscine à part un poste de secours, une trousse de secours (dont le contenu n‘est pas défini).
Si une personne a besoin d’un matériel spécifique
--    Ou bien elle doit l’amener
--    Ou bien elle doit se baigner dans une piscine de clinique spécialisée.
Il est bien évident que nos employeurs n’ont ni les moyens, ni le personnel, ni la place, pour utiliser du matériel spécialisé Votre chef a donc raison sur ce point.
2°/ Si votre chef de basin a donné un cours de natation pendant la surveillance, il faut analyser le POSS pour savoir si le personnel restant en surveillance sur le bord du bassin était suffisant, dans le cas contraire,
Il faut le lui indiquer cordialement pour rester en bonnes relations.
    Il n’est pas question d’aller le photographier au risque d’entretenir de très mauvaises relations.
    Nous estimons que dans une équipe, notre métier comporte tellement de risques en cas de noyades d’accidents ou d’agression que nous avons ABSOLUMENT besoin d’avoir D’EXCELLENTES RELATIONS avec nos collègues
3°/ Le risque de dérapage :
Vous êtes nouveau dans notre branche en ayant peu d’expérience, de plus quand on arrive sur une place nouvelle, on a tout intérêt à écouter, entendre, questionner…. plutôt que d’arriver en tentant d’apprendre leur métier à des personnes qui ont bien plus d’expérience que vous, C’est commun à toutes es branches.
    La règlementation prévoit que c’est le MNS qui commande et le BNSSA qui « l’assiste ». Il faut comprendre que TOUT MNS, BEESAN, BPJEPSS AAN verrait d’un mauvais œil un nouveau collègue BNSSA qui lui donnerait des leçons EN ARRIVANT. Le nouvel agent doit respecter la réglementation mais aussi les coutumes locales en se limitant à son rôle autour des bassins. Quand vous êtes au travail : VOUS ETES AU TRAVAIL. Vous ne pouvez pas confondre travail et amusements par exemple en jouant avec les clients dans l’eau ou hors de l’eau. Vous n’êtes pas chargé de contrôler les collègues alors limitez vos remarques posées sous forme de question, A défaut elles peuvent être désagréables et parfois même adressées par erreur (voir les médicaments ou outils spécialisés plus haut). Vous êtes engagé pour un travail, vous le faites. Quand il y a des dérives très nettes comme des actes de pédophilie ou d’alcoolisme vous devez en référer à l’employeur mais vous ne pouvez employer vos propos  lorsqu’un chef de bassin traverse le couloir des vestiaires des femmes pour se rendre à la caisse. Ces paroles sont diffamatoires et justifieraient (s’il en avait connaissance) à elles seules un licenciement. Croyez nous, il y a en ce moment une telle campagne contre la pédophilie ou le sexe (voir la loi  punissant  les clients de prostituées) qu’il n’y a pas de doute, si des femmes se sentent humiliées, elles sauront où aller se plaindre par elles mêmes, mais dans une piscine ou une club de vacances, il y a un nombre de femmes et de jeunes filles de plus en plus important qui considèrent qu’une aventure galante avec le MNS ou le guide de voyage ou le moniteur de ski ou un autochtone en voyage... fait partie des vacances réussies et bon nombre de femmes dans une piscine ou plage seraient bien contentes d’avoir une aventure avec le MNS (ou le BNSSA)  sans avoir besoin de les forcer ou même de les inciter. Croyez nous ne vous en mêlez pas, elles sont assez grandes !!!
    Par contre vos propos sont beaucoup trop agressifs et injurieux. Vous avez besoin de vous débarrasser de votre anxiété (ce qui n’est pas facile) quand nous sommes nouveaux dans la branche, nous en convenons. Il est courant lorsque nous débutons les premiers mois dans notre branche, la peur d’une noyade nous met sur la défensive voire dans une position agressive envers les tiers (usagers ET personnels).
    Essayez de rendre service sans vous mêler de contrôler les collègues en restant poli et en les estimant.
    Vous ne pouvez pas travailler sereinement en manifestant du mépris à autrui et en les traitant de «charlots».
    Ils pourraient vous renvoyer ces mots, alors que vous ne connaissez pas le contenu obligatoire d’un poste de secours ( contenu qui n’existe pas officiellement). J.M.Lapoux FIN