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La Lettre du Mardi n° 50 du 5.12.2017

« La Lettre du Mardi de notre FMNS»  n° 50 du 5.12.2017

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FEDERATION DES MAITRES NAGEURS SAUVETEURS

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n Si les jeunes mettent autant de temps à savoir nager,

c'est un problème de bassins

(Jean-Baptiste Mouttet)

 

            Un enfant sur deux entre en sixième sans savoir nager alors que 500 personnes meurent noyées chaque été. L'apprentissage est d'autant plus difficile que la France manque de bassins. Certains n'hésitent plus à tirer la sonnette d'alarme.

«On est ici comme à la maison!», rigole un jeune homme, casquette vissée sur le crâne en fumant un narguilé avec quelques amis. Ils sont assis autour d'une table en béton face à un bassin de 50 mètres, vide, aux murs couverts de graffitis. Le squelette d'un plongeoir surplombe un bassin où flottent dans quelques centimètres d'eau les restes d'une planche à voile. Quelques mètres plus loin, le sol d'une piscine couverte est jonché de gravats, une chaise trônant au centre. Les vitres sont brisées, les vestiaires saccagés. La piscine du campus de Luminy, à Marseille, est fermée depuis 2008. Comme elle, de nombreux établissements aquatiques demeurent à l'abandon, faute de moyens.

            En France, 53% du parc aquatique a plus de trente ans, d'après la Fédération Française de Natation (FFN). On le doit notamment à la politique volontariste du gouvernement dans les années 1960 avec entre autres l'opération «1.000 piscines» lancée en 1969. Elle a permis l'éclosion sur le sol français des bassins standardisés aux noms poétiques: «Tournesol», «Iris», «Plein-ciel»... L'heure devrait être à la réhabilitation, qui ne vient pas.

            «Le plan 1.000 piscines, c'était “one shot”. Environ 700 piscines sont alors sorties de terre, détaille le responsable territoires et équipements de la FFN, Basile Gazeaud. Mais aujourd'hui, les technologies et les normes, comme les accès handicapés, ne sont plus les mêmes et doivent être changés.»

 Un surcoût qui décourage les communes.

            À Marseille, pointée du doigt pour son manque de bassins, l'adjoint au sport Richard Miron est régulièrement interpellé sur cette question. «Ça fait neuf ans que je reçois les critiques, souffle-t-il depuis son bureau qui donne sur Les Ports. Ce n'est pas toujours fondé. Mais oui, il faut plus de m² nageables. Ça, je l'entends.» Face à un parc aquatique vieillissant, il assure que la ville a déboursé environ 10 millions d'euros en sept ans pour réhabiliter les bassins.

La piscine de Luminy

            Reste que les Marseillais qui disposaient de 22 piscines en 2008, ne peuvent plus profiter de l'eau chlorée que dans 12 établissements. Quinze si l'on y ajoute une piscine découverte et donc fermée l'hiver et deux autres closes en ce moment pour travaux. Une déliquescence qui fait tache pour une ville capitale européenne du sport en 2017 et qui peut s'enorgueillir de son sélectif Club des nageurs où se sont entraînés Frédérick Bousquet ou Laure et Florent Manaudou.

Un gouffre financier 

            Comme tant d'autres, la piscine Nord de Marseille a fermé ses portes pour rénovation en 2010 et n'a jamais rouvert. Au pied de barres du 15e arrondissement, dans les quartiers nord défavorisés de la deuxième ville de France, le bâtiment aux entrées condamnées par des moellons surplombe la Méditerranée. Par quelques vitres cassées s’aperçoivent des carrelages brisés, des tuyaux de cuivre et des fils électriques arrachés. En contrebas, deux terrains de tennis. Pascal Combes, un habitant du quartier, échange des balles avec sa fille. Il se rendait régulièrement dans cette piscine avant qu'elle ne ferme. Aujourd'hui, il nage à l'extérieur de la ville, à Berre-l'Étang à trente kilomètres de là.

            «C'est une question de commodité. Je pourrai aller à la piscine Saint-Charles dans le centre-ville,  mais c'est difficile de trouver des créneaux. C'est pris par les clubs, les écoles…», dit-il

La rénovation de la piscine Nord n'est plus d'actualité. La mairie envisage plutôt de la raser et de construire de nouveaux courts de tennis. En février 2017, l'adjoint au Sport, Richard Miron, expliquait ainsi lors du conseil municipal que «la construction d’un nouveau bâtiment, l’amélioration de la partie conservée, la mise à niveau des réseaux (...) coûte 6 millions d’euros». Là où un aménagement «pour accueillir un autre sport» coûte «entre 750.000 et 900.000 euros». Fin