« La Lettre du Mardi de notre
FMNS»
n° 80 du 24.7.2018
envoyée le 24.7.2018
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n «Consensus historique" à
l’unanimité : c’est la fin de la tutelle de l’Etat sur les fédérations
sportives.
(Question d’examen et de concours)
Organisation du séminaire de clôture "Gouvernance du sport français"
le 10 juillet 2018 à l'Insep, en présence notamment de la ministre des Sports
Laura Flessel
"Un consensus historique pour le sport français", c'est ainsi que les
représentants des associations de collectivités territoriales, du mouvement
sportif et du monde économique, membres du comité de pilotage de la rénovation
du modèle sportif français, ont qualifié l'accord conclu mardi 10 juillet à
l'occasion du dernier séminaire de concertation sur la gouvernance du sport,
tenu à l'Insep.
Lancée à l'automne 2017, cette concertation visait à "réformer de fond en
comble une gouvernance vieille de soixante ans pour être à la hauteur du moment
que vit le sport français avec l'accueil des Jeux olympiques et paralympiques
de 2024".
La "commande" initiale de Laura Flessel, ministre des Sports,
consistait à répondre à deux grands enjeux : d'une part, viser quatre-vingt
médailles aux Jeux olympiques de 2024 ; d'autre part, augmenter de trois
millions le nombre de pratiquants à la même échéance.
Un GIP pour remplacer
le CNDS
En matière de politiques sportives, la
décision la plus importante prise à l'issue des travaux consiste à supprimer le
Centre national pour le développement du sport (CNDS) et le Conseil national du
sport (CNS), et à faire évoluer les missions de la direction des Sports et des
services déconcentrés de l'État dédiés au sport. Créé en 2006, le CNDS,
établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé des sports,
intervient principalement en subventionnant, d'une part, la construction et la
rénovation des équipements sportifs, et d'autre part, les associations
sportives, notamment en favorisant l'emploi sportif. Quant au CNS, créé en 2013
et chargé d'examiner toute question d’intérêt commun relative à la définition
et à la mise en œuvre de la politique du sport, il n'a jamais vraiment trouvé
sa place.
À leur place, un GIP (groupement d'intérêt public) verra le jour. Il réunira
les quatre parties prenantes (l'État, le mouvement sportif, les collectivités
territoriales sur quatre niveaux et les entreprises) "afin de définir une
stratégie commune et de coordonner les interventions sur le territoire".
Les protagonistes de la concertation mettent en outre en avant la
"nécessité que ce GIP soit compétent tant en matière de soutien à la
performance que d'accès à la pratique sportive, comme les deux jambes
inséparables d'un même organisme". Le financement du futur GIP reste
cependant "à définir".
Fin
de la tutelle sur les fédérations
La création d'un GIP marque donc la
fin de prépondérance de l'État en matière de construction des politiques
sportives en France. Un virage accentué par un autre point important acté par
les travaux : l'autonomisation et la
responsabilisation du mouvement sportif. Cela va se traduire
par l'abandon de la tutelle de l'État sur les fédérations sportives. Celle-ci va faire place à
"un contrôle des conditions structurelles de la délégation". Ici, le
futur est encore flou. Il semble que l'on s'achemine vers un "contrat de
délégation" entre l'État et les fédérations. Parallèlement, le pouvoir du
Comité national olympique et sportif français (CNOSF) sera élargi au contrôle
de la mise en place des chartes et comités d'éthique et déontologique des
fédérations. Enfin, sur la base de critères coconstruits avec le mouvement
sportif, une "agence de notation" des fédérations devrait voir le
jour.
Des spécialisations
progressives pour les collectivités
Quant aux collectivités territoriales,
leurs actions en matière de sport devraient être "mieux coordonnées",
et elles devraient se doter de "spécialisations progressives". Ici la
subtilité est de mise, car cette spécialisation progressive, qui s'opérera au
sein de conférences des financeurs installées dans chaque région, se fera dans
"le maintien d’une compétence partagée".
Les conférences des financeurs seront doublées de conférences du sport sur
chaque territoire, et l'action de tous les acteurs s'effectuera à travers la
mise en cohérence d'un projet sportif territorial, lequel devra, a minima,
s'articuler autour de quatre sujets : sports de haut niveau, équipements
structurants, réduction des inégalités et sport professionnel.
Le sport professionnel fait par ailleurs l'objet de mesures particulières.
D'une manière générale, il a été décidé d'établir "une relation revisitée
entre les collectivités et les clubs professionnels". Dans le détail, les
subventions aux clubs "exposés médiatiquement" seront supprimées.
Cette formulation un rien ambiguë vise à maintenir la possibilité d'une
intervention publique en faveur de clubs issus de sports dont les secteurs professionnels
sont économiquement fragiles (handball, volley-ball…). Enfin, le
subventionnement des enceintes sportives fera l'objet d'un nouveau mode de
négociation.
La
Cerfres renforcée
Dernier aspect intéressant de près les collectivités territoriales : les normes
feront l'objet d'une gouvernance spécifique et le rôle de la Cerfres
(Commission d'examen des projets de règlements fédéraux relatifs aux
équipements sportifs) sera renforcé. Elle pourra désormais "contrôler les
règles", auditer les fédérations et émettre des avis
"conditionnels".
Le comité de pilotage sur la gouvernance du sport français se réunira le 19
juillet pour examiner un prérapport. Sur la base de ses décisions, une nouvelle
phase opérationnelle démarrera en septembre. Elle devrait notamment être
marquée par l'élaboration d'un projet de loi réformant en profondeur le code du
sport sur les principaux points discutés lors des huit derniers moi. Jean
Damien Lesay FIN
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