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La Lettre du Mardi n° 149 du 11.2.2020

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Agressions sexuelles sur mineures dans le sport.

       Le président d’une fédération peut-il être humilié et déshonoré pour des agressions commises à son insu par un entraîneur, parfois à des centaines de kilomètres de lui ?

            Le cas de Monsieur le Président Didier Gailhaguet .

La presse depuis plusieurs mois se fait l’écho de nombreuses femmes qui auraient été violées 20 à 40 ans plus tôt et qui soudain se réveillent et accusent de viols leur entraîneur.

Le président Gailhaguet a fait l’objet d’un déferlement médiatique sans précédent, qui nous interpelle tous en tant qu’éducateurs ou dirigeants de clubs.

Les faits, oui mais TOUS les faits !

M. Didier Gailhaguet était cadre au sein de la direction régionale jeunesse et sports de Paris. Il a pris sa retraite dans les années 1980. A ce moment là, la Fédération des Sports de Glace était à la faillite et personne ne se bousculait pour tenter de la redresser. Didier Gailhaguet, étant lui même ancien patineur, a relevé le défi. Pour assainir les comptes, il a été obligé de vendre le siège social. Très dévoué, passionné, il entend et connait tout le monde. Il limite les frais, supervise les sélections.... souvent il est au travail nuit et jour. Il apprend par les uns et les autres qu’un entraîneur Gilles BEYER a des gestes plus que douteux avec les gamines. Il le dénonce au ministère des sports et provoque une enquête de l’Inspection Générale du ministère des sports. Beyer est furieux et menace de mort Monsieur Didier Gailhaguet. Ce dernier le laisse dans sa colère. Beyer est peu sanctionné, écarté pendant quelques mois des enfants et il y revient sans condamnation pénale.

            Les années passent et Beyer, qui n’a toujours pas de condamnation pénale, donc pas de casier judiciaire, reprend les entraînements en clubs et a de très bons résultats. Une dizaine d’années étant passée, Beyer n’ayant pas refait parler de lui pour des gestes de pédophile, M. Didier Gailhaguet, président de la Fédération des Sports de glace, lui laisse ré-encadrer les entraînements des jeunes championnes dans les années 1990. Il pense que ses démons l’ont quitté !

            Beyer permet d’excellents résultats à ses championnes et tout le monde estime et respecte cet «excellent entraîneur». La Direction régionale et le ministère des sports ne trouvent rien à redire alors que sa photo, les commentaires de son travail s’étalent à la télé. et dans les journaux.

            Plus de 30 ans passent et une ancienne championne  Sarah Abitbol sort un livre en décrivant cet entraîneur comme un pervers qui lui a «pourri» toute sa jeunesse. Ce livre fait l’effet d’une bombe, après plusieurs scandales d’entraîneurs pédophiles dans d’autres sports.

            C’est alors que beaucoup de monde : les anciennes championnes, certains entraîneurs de cette Fédération ... se ruent sur ce président méritant alors qu’il n’a appris qu’en 2020, par ce livre, ces faits, vieux de plus de 30 ans. Les délits sont prescrits. Beyer ne risque plus rien. Il s’excuse publiquement.

Pour la rumeur publique, il faut trouver un coupable !

Après de multiples articles de journaleux en mal de scandales , la ministre des sports le convoque. Ce président connait très bien son sport et estime, à juste titre, qu’il ne peut être tenu responsable de faits, qu’il avait lui même dénoncés à l’administration,  il y a plus de 30 ans. Il ignorait les plus récents.

On lui reproche dans cette fédération une «chape de plomb»,  une «omerta».

            La ministre, voyant tous les sports éclaboussés par tous ces scandales, qui s’accumulent depuis des mois, sans qu’elle et son ministère aient beaucoup réagi, veut un coupable. Comme on ne peut pas grand chose contre Beyer passé 30 ans, elle cautionne la rumeur publique.

Faute de mieux à la télévision on parle de «responsabilité morale du président».

Ce président honorable refuse de démissionner. La ministre brandit le retrait d’agrément qui empêcherait toute la fédération d’organiser toute compétition. Didier GAILHAGUET se résout à la démission, tandis que quelques «rats» se précipitent aussitôt pour lui prendre la place.

Nous devons tirer la leçon de ces faits tragiques :

1° La pédophilie ne se guérit pas et ces malades doivent être ECARTéS A VIE DES ENFANTS

2° Nous devons prendre de nouvelles précautions :

-- On n’assoit pas un(e) enfant sur ses genoux,

-- On ne fait pas la bise aux adolescentes,

-- On ne ferme pas la porte de l’infirmerie, quand on dispense des soins,

-- Les enfants ou ados ne pénètrent  pas dans notre résidence,

3°  Actes pédophiles : on accompagne un enfant pour qu’il en parle à ses parents.

4° On dénonce uniquement quand on peut avoir des preuves certaines. Attention beaucoup de victimes renient leurs accusations dans les jours qui suivent.

Que dit la loi : en cas de viol, toute personne a le devoir de dénoncer au procureur. Le président ne peut pas licencier sans preuves certaines ou sans condamnation pénale. Il doit donc procéder à une «mise à pied conservatoire». L’enquête et l’instruction peuvent durer une à trois années, s’il y a appel. Si le prévenu n’est pas condamné l’association lui devra 1 à 3 ans de salaires ; plus dommages et intérêts. De quoi mettre bon nombre d’associations en dépôt de bilan, en bref aboutir à leur destruction pure et simple !.

J.M.Lapoux n