FEDERATION DES MAITRES
NAGEURS SAUVETEURS
Bureau
central : 11 rue Henri Barbusse 33110 LE BOUSCAT
Tél : 05 24 61 44 81 — mail
:
Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir
La
Lettre du Mardi n°149 du 11.02.2020
Informations hebdomadaires gratuites par mail
à toute notre branche professionnelle ou
saisonnière.
Toute personne hors FMNS peut s’inscrire gratuitement à notre «La Lettre du
Mardi» par mail. Il lui suffit de nous communiquer son nom, prénoms, adresse
postale.
—————————————————
Agressions
sexuelles sur mineures dans le sport.
Le président d’une fédération peut-il être humilié et déshonoré pour des
agressions commises à son insu par un entraîneur, parfois à des centaines de
kilomètres de lui ?
Le cas de Monsieur le Président Didier Gailhaguet .
La presse depuis
plusieurs mois se fait l’écho de nombreuses femmes qui auraient été
violées 20 à 40 ans plus tôt et qui soudain se réveillent et accusent de
viols leur entraîneur.
Le président Gailhaguet a fait l’objet d’un déferlement
médiatique sans précédent, qui nous interpelle tous en tant qu’éducateurs ou
dirigeants de clubs.
Les faits, oui mais TOUS les
faits !
M. Didier Gailhaguet
était cadre au sein de la direction régionale jeunesse et sports de Paris. Il a
pris sa retraite dans les années 1980. A ce moment là, la Fédération des Sports
de Glace était à la faillite et personne ne se bousculait pour tenter de la
redresser. Didier Gailhaguet, étant lui même ancien patineur, a relevé le défi.
Pour assainir les comptes, il a été obligé de vendre le siège social. Très
dévoué, passionné, il entend et connait tout le monde. Il limite les frais,
supervise les sélections.... souvent il est au travail nuit et jour. Il apprend
par les uns et les autres qu’un entraîneur Gilles BEYER a des gestes plus que
douteux avec les gamines. Il le dénonce au ministère des sports et provoque une
enquête de l’Inspection Générale du ministère des sports. Beyer est furieux et
menace de mort Monsieur Didier Gailhaguet. Ce dernier le laisse dans sa colère.
Beyer est peu sanctionné, écarté pendant quelques mois des enfants et il y
revient sans condamnation pénale.
Les années passent et Beyer, qui n’a toujours pas de condamnation pénale, donc
pas de casier judiciaire, reprend les entraînements en clubs et a de très bons
résultats. Une dizaine d’années étant passée, Beyer n’ayant pas refait parler
de lui pour des gestes de pédophile, M. Didier Gailhaguet, président de la
Fédération des Sports de glace, lui laisse ré-encadrer les entraînements des
jeunes championnes dans les années 1990. Il pense que ses démons l’ont quitté !
Beyer permet d’excellents résultats à ses championnes et tout le monde estime
et respecte cet «excellent entraîneur». La Direction régionale et le ministère
des sports ne trouvent rien à redire alors que sa photo, les commentaires de
son travail s’étalent à la télé. et dans les journaux.
Plus de 30 ans passent et une ancienne championne Sarah Abitbol sort un
livre en décrivant cet entraîneur comme un pervers qui lui a «pourri» toute sa
jeunesse. Ce livre fait l’effet d’une bombe, après plusieurs scandales
d’entraîneurs pédophiles dans d’autres sports.
C’est alors que beaucoup de monde : les anciennes championnes, certains
entraîneurs de cette Fédération ... se ruent sur ce président méritant alors
qu’il n’a appris qu’en 2020, par ce livre, ces faits, vieux de plus de 30 ans.
Les délits sont prescrits. Beyer ne risque plus rien. Il s’excuse publiquement.
Pour
la rumeur publique, il faut trouver un coupable !
Après de multiples articles
de journaleux en mal de scandales , la ministre des sports le convoque. Ce
président connait très bien son sport et estime, à juste titre, qu’il ne peut
être tenu responsable de faits, qu’il avait lui même dénoncés à
l’administration, il y a plus de 30 ans. Il ignorait les plus récents.
On lui reproche
dans cette fédération une «chape de plomb», une «omerta».
La ministre, voyant tous les sports éclaboussés par tous ces scandales, qui
s’accumulent depuis des mois, sans qu’elle et son ministère aient beaucoup
réagi, veut un coupable. Comme on ne peut pas grand chose contre Beyer passé 30
ans, elle cautionne la rumeur publique.
Faute de
mieux à la télévision on parle de «responsabilité morale du président».
Ce président
honorable refuse de démissionner. La ministre brandit le retrait d’agrément qui
empêcherait toute la fédération d’organiser toute compétition. Didier
GAILHAGUET se résout à la démission, tandis que quelques «rats» se précipitent
aussitôt pour lui prendre la place.
Nous
devons tirer la leçon de ces faits tragiques :
1° La pédophilie ne
se guérit pas et ces malades doivent être ECARTéS A VIE DES
ENFANTS
2° Nous devons
prendre de nouvelles précautions :
-- On n’assoit pas
un(e) enfant sur ses genoux,
-- On ne fait pas la
bise aux adolescentes,
-- On ne ferme pas la
porte de l’infirmerie, quand on dispense des soins,
-- Les enfants ou
ados ne pénètrent pas dans notre résidence,
3° Actes
pédophiles : on accompagne un enfant pour qu’il en parle à ses parents.
4° On dénonce uniquement
quand on peut avoir des preuves certaines. Attention beaucoup de victimes
renient leurs accusations dans les jours qui suivent.
Que
dit la loi : en cas de viol, toute personne a le devoir de dénoncer au
procureur. Le président ne peut pas licencier sans preuves certaines ou sans
condamnation pénale. Il doit donc procéder à une «mise à pied conservatoire».
L’enquête et l’instruction peuvent durer une à trois années, s’il y a appel. Si
le prévenu n’est pas condamné l’association lui devra 1 à 3 ans de salaires ;
plus dommages et intérêts. De quoi mettre bon nombre d’associations en dépôt de
bilan, en bref aboutir à leur destruction pure et simple !.
J.M.Lapoux
n
|