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La Lettre du Mardi n° 168 du 23.06.2020

FEDERATION DES MAITRES NAGEURS SAUVETEURS

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La LETTRE du MARDI n°168 du 23.6.2020 (tous)

 La ministre des sports et la FNMNS en train d’anéantir notre profession et notre activité  saisonnière (MNS, BEESAN, BPJEPS AAN) en nous remplaçant par

1 200 « stagiaires en autonomie » .

L’état des lieux :

depuis 1985, le nombre de MNS, BEESAN, BPJEPS AAN au travail diminue pour plusieurs raisons : formations trop longues et beaucoup trop chères, emplois précaires et mal payés au point qu’un candidat est obligé de débourser 6000 euros de formation + se loger, se nourrir, se déplacer parfois d’une région à l’autre pour obtenir toutes les U.V. Prix de revient de ce Brevet d’Etat : entre  11 000 et 13 000 euros.

            Pour ceux qui envisagent une carrière, ils se retrouvent après leur examen à devoir trouver et réussir le concours ETAPS (Educateur Territorial des APS). Ces concours particulièrement rares drainent des candidats de tous les sports au point que lors d’un des derniers concours au Nord de Paris les candidats se sont retrouvés à 1400 pour 17 places. Sans ce concours nos collègues sont obligés de travailler en CDD (auxiliaires pendant 6 ans) pour espérer un CDI (à condition d’être accepté par le même employeur public pendant 6 ans au même poste en CDD (auxiliaire). De nombreux collègues, pourtant passionnés au début, se sont retrouvés à travailler à perte pendant des mois et ont changé de métier.

Dans beaucoup de piscines ouvertes en saison, les employeurs ne trouvent plus (et ne cherchent plus) de MNS, et par dérogation recrutent un ou plusieurs BNSSA locaux. Dans ces communes plus personne ne peut apprendre à nager pendant une année. La situation dure parfois depuis 12 ans. Inévitablement, il s’en est suivi chaque année un nombre de noyés en nette progression. Beaucoup d’enfants tombent dans l’eau sans savoir nager.

L’opération  «Savoir Nager»  du gratuit qui coûte cher aux contribuables

dans un premier temps cette opération parait louable : apprendre à nager à un grand nombre pour un prix dérisoire. A l’usage, il n’en est rien. Quelques BPJEPS AAN employés uniquement en saison, souvent «embobinés» en fin de stages, se sont retrouvés employés sans la recette des leçons, avec des frais réels de déplacements et à la rentrée avec les nouvelles règles du chômage, ils n’y ont même pas droit. Quant aux MNS, BEESAN, BPJEPS AAN employés sur place dans ces piscines, lorsque les gens s’aperçoivent que d’autres enfants ont pu avoir des leçons de natation pour 1 à 3 euros, le MNS local passe pour un «voleur» et souvent il est obligé de démissionner pour pouvoir survivre. Sans compter les fraudes de plus en plus fréquentes avec des personnes sans aucun brevet ou des brevets falsifiés et une Jeunesse et sports absente avec une restriction du personnel au point où l’on peut se demander dans certains départements si elles existent encore.

Le contrôle des diplômes devient de moins en moins possible :

un individu est signalé sans diplôme. La DDJS se présente. L’employeur, qui sait très bien qu’en saison il n’y a plus personne, répond : «Trouvez moi un MNS, je l’emploie tout de suite !» L’agent de la DDJS n’a qu’à repartir. Le plus souvent les employés connaissant la question et la réponse, ne se déplacent même plus.

            Après l’opération «Savoir nager» qui coûte très cher aux contribuables (il a fallu souvent payer un MNS avec charges sociales pour enseigner une vingtaine d’enfants par mois) la ministre a développé une autre idée aussi saugrenue. : permettre un enseignement soit disant de masse avec des «stagiaires en autonomie», autrement dit en éliminant complètement les MNS, les BEESAN, les BPJEPS AAN et même les BNSSA.

Un MNS coûte 1850 euros brut + 50% de charges sociales soit 2775 euros par mois.

            Un stagiaire (voir encadré) coûte entre ZERO et 600 euros par mois sans charges. Soit une économie de 2 275 euros à 2  675 euros par mois (à multiplier par le nombre de mois et par le nombre de stagiaires). 

            Nous avons déjà un aperçu sur nos bassins avec les «BAFA stagiaires» qui ont occasionnés un bon nombre de morts noyés. Il suffit à un lycéen, parfois mineur et sans aucun brevet, parfois n’ayant même pas suivi un seul cours, de s’inscrire à une formation (qu’il ne suivra peut être jamais) pour être baptisé «stagiaire BAFA» et d’encadrer les enfants. Nous constatons tout l’été sur nos piscines ces conséquences catastrophiques, qui mettent en jeu la sécurité et même la vie des enfants au point que beaucoup de parents ne veulent plus envoyer leurs enfants en colonies de vacances.

            Pour en revenir à la situation proposée par la FNMNS, qui a rédigé SA solution à la ministre :

— les stagiaires devaient passer selon la FNMNS de DEUX A QUATRE ANS en formation. On pouvait se demander qui arriverait à survivre au bout de 2 à 4 ans en payant 6 000 euros de cours et en devant se loger et se nourrir sans salaire pendant tant de temps. Heureusement la ministre a rejeté ce projet fallacieux de la FNMNS, mais elle maintient encore son projet : des formations d’une année scolaire (voir ici pages 8, 9 et 31), de stagiaires «en autonomie» et le concours ETAPS  demeure.

— Les employeurs : (l’AMF : Association des Maires de France). Ils n‘ont qu’un but assurer le fonctionnement de leur piscine aux moindres frais en diminuant le déficit par tous les moyens, (peu importe la qualité de l’enseignement et de la sécurité). Donc on peut présager que si ce texte sort dans les semaines ou les mois qui viennent il n’y aura plus aucune offre d’emploi de MNS, BEESAN, BPJEPSAAN, éducateur sportif en natation, ni même de BNSSA quelques semaines après.

— Le butin tant convoité  (voir page 31 de la revue papier Enseigner et Sauver de juillet 2020 – Lettre du 1er ministre) :

6 000 euros X 1 200 stagiaires = 7 200 000 euros.

On comprend que pour la FNMNS l’intérêt de notre profession (et de ses adhérents) passe bien après.

— Le stagiaire une fois reçu à son examen (complètement fauché) : pour avoir une place stable dans une mairie, il devra en trouver une qui le garde 6 ans en CDD (auxiliaire) pour avoir une chance d’être CDisé. Avant ces 6 ans, il peut être «non renouvelé» chaque année. Mais qui va offrir un emploi de BPJEPS AAN (ETAPS) à  2 775 euros, prix de revient mensuel, s’il peut avoir un agent légalement pour ZERO à 600 euros par mois (sans charges) !

--- Les titulaires eux mêmes peuvent être touchés, puisqu’une mairie peut décider une «suppression de poste». Ne parlons pas des DSP (Délégataires de Service Public) qui sauteront inévitablement sur l’occasion. Une d’elles a déjà commencé : l’UCPA recrute des «stagiaires» pendant des mois, en les sous-payant, leur attribuant le travail de MNS. L’UCPA s’arrange pour finir la formation au mois d’octobre. Le candidat sous-payé en saison n’a plus qu’à rester chez  eux en automne, plusieurs mois de plus.

            Dans d’autres professions, des «syndicalistes», comme cités plus haut, se feraient jeter ou menacer... Et bien dans notre profession, il y a encore des collègues mal informés, qui vont leur porter leur cotisation pour se faire battre. La FNMNS, qui ne peut plus rien justifier à ses adhérents pour prendre leurs cotisations, affirme que nous mentons. Beaucoup de nos collègues nous rejoignent chaque mois, mais la FNMNS est encore relativement écoutée contre tous les MNS au ministère des sports (voir pages 8, 9, 31). Le projet parait bien enraciné au point que le 1er ministre a donné son aval (voir page 31).

            D’octobre 2019 à mars 2020, nous avons tous été réunis, tous les mois au ministère des sports. Nous avons du y aller et nous héberger à nos frais. M. Macron avait organisé cette réunionite dans tous les ministères. Tout le monde s’aperçoit que ces très nombreu-ses réunions n’ont abouti à rien.

            Notre FMNS et ses adhérents ont fait intervenir il y a quelques mois 60 députés : RESULTAT : RIEN.

            L’avenir parait bien sombre si beaucoup de nos collègues font semblant de ne rien voir, de ne rien entendre et parfois même vont payer pour se faire battre. Chacun doit rallier une fédération qui le défend sérieusement plutôt que d’écouter les uns et les autres aux bords des bassins.

            Quand on se regroupe on ne gagne pas toujours, mais quand on ne se regroupe pas, on est sûr de perdre. Nous rendrons compte par informatique de la suite, sur «La Lettre du Mardi», envoyée gratuitement à tous ceux, qui se  manifesteront pour la recevoir (y compris hors de notre FMNS) . Le Conseil d’administration de notre FMNS

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Du 1er MINISTRE : gratification minimale des stagiaires 2020 :

3,90 euros/heure, 600 euros/mois.

Pas de cotisations sociales, ni chômage, ni impôt sur le revenu.

Qui va encore embaucher ou garder un MNS, BEESAN, BPJEPS AAN ? n