FEDERATION DES MAITRES NAGEURS SAUVETEURS
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La Lettre
du Mardi de notre FMNS n° 207 du 11.5.2021
(Source Journal
France-Antilles du 6 mai 2021)
Noyade à
l’Aquazonia :
un
maître-nageur face à la justice
Journaliste : Samuel Reffé
L’accident s’était produit
dans la partie la plus profonde d’un des bassins du centre nautique de Matoury.
Un maître-nageur était jugé ce jeudi 5 mai pour homicide
involontaire suite à la noyade d’une jeune fille au centre nautique de Matoury
le 6 octobre 2016. Le procureur a requis une peine de 3 ans de prison avec
sursis ainsi que 25 ans d’interdiction d’exercer à l’encontre de l’unique
prévenu présent à l’audience.
Le 6 octobre 2016, la gendarmerie de Matoury est avisée qu’une jeune fille de
dix ans vient d’être victime d’un accident dans le cadre d’un cours de natation
dispensé par son collège. La classe de 12 enfants exécute une série d’exercices
en milieu aquatique. Les ateliers s’enchaînent, mais au bout du quatrième, il
manque un élève. L’enfant a coulé à pic, dans la partie le plus profonde du
bassin, soit 3 mètres 80, sans que personne ne s’en rende compte dans les
temps. Son professeur, au bord de la piscine, plonge et tente de la ranimer, en
vain. Lorsque les gendarmes arrivent sur place, le professeur se présente en
compagnie de deux maîtres nageurs.
Y a-t-il eu un défaut de surveillance ce jour-là au Centre Nautique de Matoury
(plus communément nommé «Aquazonia») ? Au moment des faits, il a été établi par
l’instruction qu’aucun des maîtres-nageurs n’étaient en bordure de la piscine.
Les deux personnes habilitées à la surveillance alors présentes étaient assises
sur les gradins. Jérôme*, 38 ans et maître-nageur depuis 2013, a expliqué ce
jeudi 5 mai, au cours de l’audience en correctionnelle où aurait dû comparaître
un deuxième MNS, que le soleil «tapait trop fort» aux heures durant lesquelles
il surveillait la piscine. Raison pour laquelle il s’était écarté ce 6 octobre
2016 de la «zone 1» (bordure du bassin) pour s’asseoir en «zone 2». «Vous
n’aviez pas une vue sur l’ensemble du bassin» explique au prévenu la présidente
de l’audience Carole Harand-Daux.
Des dires notamment corroborés par un procès-verbal d’investigation des
gendarmes, qui, en se positionnant au niveau des gradins, assurent que les MNS
n’avaient aucun visuel sur la partie de la piscine la plus profonde. Depuis
l’accident, des miroirs ont été mis en place à l’Aquazonia pour apercevoir
cette partie du bassin.
Responsabilités
partagées ?
Mis en examen le 20 septembre 2018 par un juge d’instruction, Jérôme* comparaissait
seul ce jeudi 5 mai suite à la décision de renvoi de l’affaire devant un
tribunal correctionnel. Il devait répondre du chef d’accusation d’homicide
involontaire. «Je pense qu’il y a eu des manquements» assure Me Tshefu, avocate
du père de la victime, qui s’est constitué partie civile. «Le professeur
devrait être présent aujourd’hui mais le juge d’instruction en a décidé
autrement.» poursuit-elle, avant de s’adresser directement au prévenu : «ce
jour-là, vous n’avez pas été le grand professionnel que vous deviez
certainement être».
Me Prévot, en charge de la défense de l’unique prévenu du jour, maintient quant
à elle que c’est le professeur de la classe «qui a pris la décision de placer
les enfants dans ce grand bassin». La robe noire rappelle notamment qu’une
circulaire ministérielle en date de 2011 dit que l’enseignement de la natation
est assuré «sous la responsabilité de l’enseignant». «La responsabilité ne peut
pas peser sur les seules épaules des maîtres-nageurs» conclut-elle.
Le substitut du procureur a introduit le dossier au cours de ses réquisitions
comme étant «extrêmement délicat puisque la charge émotionnelle et humaine
qu’il implique est énorme». Le représentant du ministère public a ensuite
requis trois ans d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’unique prévenu,
ainsi qu’une interdiction d’exercer le métier de maître-nageur pendant 25 ans.
Le tribunal rendra sa décision le 1er juillet.
* : Le prénom a été
modifié. article publié par le journal France Guyane le 6 mai 2021. Journaliste
: Samuel Reffé.
Note de
notre FMNS :
Nous ne sommes évidemment pas d’accord avec cette enquête, ces
débats, ces conclusions hâtives et fausses au tribunal correctionnel :
la réglementation
scolaire au second degré (lycées et collèges) est définie par la circulaire du
Ministère de l’Education Nationale n°2017-127 du 22.8.2017 (BOEN 12.10.2017).
Dans le second degré, les MNS sont éliminés de l’enseignement au profit de
l’enseignant qui se retrouve souvent SEUL pour une classe composée d’élèves
d’un niveau très disparate. Il n’a alors que deux solutions s’il veut évoluer
au grand bain :
A/ OU BIEN
il laisse sur le bord les élèves qui en ont le plus besoin et il ne leur
enseigne rien (ce que l’on voit très souvent).
B/ OU BIEN
il mélange TOUS les niveaux, et il se retrouve comme ici, avec des élèves,
(souvent issus de l’immigration qui souvent parlent mal notre langue) au grand
bain. Aucun juge ne l’admet. Les MNS ne peuvent être agréés
pour les secondaires, donc en matière d’enseignement, ils n’ont rien à dire.
Par contre, étant coresponsables de la sécurité, ils peuvent interdire à ce
seul enseignant d’amener ces élèves ne sachant pas nager au grand bain sans
bouée (les frites sont manifestement à éliminer de l’enseignement scolaire au
profit de ceintures).
Notre FMNS intervient ces jours-ci auprès du ministre de l’Education Nationale
pour que les MNS, BEESAN, BPJEPS AAN enseignent dans le secondaire, comme dans
le primaire. Cette réglementation actuelle est DANGEREUSE POUR TOUT LE MONDE.
Une assurance R.C. professionnelle et une DEFENSE RECOURS SERIEUSE
(hors de l’employeur), comme celle que fournit SEULE notre FMNS aux MNS,
BEESAN, BPJEPS AAN et BNSSA n’est vraiment pas un luxe. J.M.Lapoux FIN
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