F.M.N.S
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La Lettre du Mardi n° 234 du 7.12.2021

FEDERATION DES MAITRES NAGEURS SAUVETEURS

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La Lettre du Mardi n° 234 du 7.12.2021

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Piscine municipale : Le Lude (Sarthe) juillet 2020   ---  (Hors FMNS)

Tribunal correctionnel : Le Mans (Sarthe) le 1er décembre 2021

Le BNSSA condamné à 3 mois de prison avec sursis,

+ 600 euros de dommages et intérêts

 - non inscription au casier judiciaire n°2

pour avoir fait «boire la tasse» à un adolescent très turbulent,

il se pourvoit en  Cour d’appel.

( Nous avons changé les noms de tous les intervenants ).

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La situation :

la piscine du Lude est composée principalement d’un bassin intérieur et d’un bassin extérieur. Durant l’été 2020, le bassin intérieur était surveillé par un BEESAN éducatrice (carrière) : Mme Marine GORKY. La mairie n’ayant pas pu recruter de MNS pour le bassin extérieur, il était surveillé par un BNSSA saisonnier Emmanuel DUPONT qui selon la réglementation « assistait » la MNS.

            Depuis plusieurs saisons, comme dans beaucoup de piscines, les adolescents du club de natation local, sétaient liés d’amitié avec le personnel de la piscine. Mais ici, les MNS à force de familiarité, avaient bien du mal à maintenir un minimum de discipline de la part des ados du club, au point de «laisser faire». Certains ados éclaboussaient les familles avec de jeunes nourrissons, mais plus gravement couraient et plongeaient partout. Des familles de ces ados étaient dans la piscine et trouvaient normal, alors que d’autres parents étaient furieux.

            Un BNSSA Emmanuel DUPONT est recruté en début de saison 2020. Il lui incombe de rétablir l’ordre, sinon un accident grave peut survenir quand les ados se jettent dans le bassin au milieu des baigneurs en effectuant des sauts périlleux (saltos).

Les faits : Ce BNSSA adresse de nombreux rappels à l’ordre, mais il est de moins en moins écouté alors que plusieurs collègues entretiennent un climat tantôt familial, tantôt propre à une «bande de copains» et autorisent les saltos pourtant interdits.

   En juillet 2020, la situation dégénère au point que l’on ne s’aperçoit plus très bien qui encadre qui. Certaines familles désertent la piscine craignant pour la sécurité de leurs très jeunes enfants.

            En 23 août, les incivilités augmentent au point que ces ados n’ont plus de retenues et deviennent souvent dangereux pour tous les baigneurs en effectuant des saltos à proximité des nageurs. Les autres parents montent le ton et reprochent au BNSSA de ne pas être assez sévère.

            Le 23 août, il faut quand même réagir ! Le BNSSA demande à la Marine RASPOUTINE d’expulser l’ado le plus turbulent. Elle refuse. L’ado en tire fierté et continue de plus belle.

            Quelques jours après, le manège ne faisant qu’empirer, le BNSSA,  vue l’urgence, décide d’expulser lui même l’adolescent violent. Il le somme de sortir de l’eau, l’ado Martin LAFAYE le nargue de plus belle. Les baigneurs sont outrés mais l’ado n’en est que plus fier.

            Alors le BNSSA Emmanuel DUPONT se jette à l’eau, attrape le nageur par le cou et le maintien quelques secondes sous l’eau. L’adolescent, qui est un très bon nageur, se débat et le BNSSA tente de le ramener au bord pour l’évacuer.

            Deux autres ados du club tentent  de couler le BNSSA mais celui-ci tient bon. Une fois sur le bord, le ton monte et le père de l’adolescent enjambe la clôture extérieure, insulte le BNSSA,  l’empoigne au cou et le frappe. Les autres MNS arrivent et séparent tout le monde mais l’ado n’est toujours pas expulsé. Deux jours après sa mère empoigne le BNSSA par le cou en l’insultant.  

L’enquête et l’instruction : Les parents au bout de quelques jours vont déposer plainte.

            Le gendarme  est franchement hostile au BNSSA et fait une enquête à charge.

Il glisse dans la déposition du BNSSA deux mots terribles

« j’avais le droit à correction ! ».

Le BNSSA ne relit pas  suffisamment sa déposition et signe. Il dépose plainte, le parquet la rejette.

            La BEESAN enfonce son BNSSA à la gendarmerie. L’ado influencé déclarait :

«Le surveillant me regardait avec des yeux !  Je croyais qu’il voulait me tuer! ».

Audience du tribunal correctionnel 1er décembre 2021 : la procureure et le juge et l’avocat de la partie civile prendront ces mots pour bâtir une agressivité anormale du BNSSA.

            L’avocat du  BNSSA (hors FMNS) a essayé de faire basculer les responsabilités, mais le jeune juge unique rappelait les trois mots comme un refrain «j’avais le droit à correction», et plus précisément «vous n’avez pas respecté votre autorité hiérarchique en voulant l’expulser, alors que la MNS ne le voulait pas». L’avocat a plaidé en vain le «danger imminent».

Le jugement : la condamnation :  3 mois de prison avec sursis simple, non inscription sur le casier judiciaire n°2 et 600 euros de dommages et intérêts alors qu’il n’y a pas eu un seul jour d’hospitalisation ou d’arrêt de travail

Le BNSSA a fait appel....    (contentieux à suivre) FIN